samedi 16 mai 2009

Le combat de Jacques Maritain contre l'antisémitisme, Y. Chevalier

C’est, bien sûr, du sens du “combat de Jacques Maritain contre l’antisémitisme” que je me propose de parler (1). Remarquons, en introduction, que si Maritain a toujours refusé de s’engager dans l’action politique au sens propre, il a largement utilisé la “parole” — écrite ou orale — pour exprimer ce qu’il considérait, au niveau de la constitution de la société ou à celui des rapports entre les hommes, comme les conséquences nécessaires des principes à la fois du droit naturel et de la raison ; et il a, pendant près de cinquante ans, mené un combat qui ne fut pas sans courage.

Sur la question de l’antisémitisme, j’essaierai de le montrer en trois temps : d’abord, à travers les textes de Maritain lui-même, pour dégager le message qu’il a entendu faire passer, la conception qu’il se faisait de l’antisémitisme et des solutions qu’il convenait de mettre en œuvre pour le contrecarrer ; ensuite, je citerai un certain nombre d’“actions” qu’il a lui-même entreprises, essentiellement lorsqu’il était à Rome, Ambassadeur de France près le Saint-Siège, ce qui lui donnait la possibilité d’intervenir (pas toujours avec succès, cependant) au plus haut niveau, autant à titre d’Ambassadeur que de Philosophe catholique. Dans une troisième partie, je voudrais m’interroger sur les “raisons”, au sens de “motivations”, qui ont amené Maritain à prendre, dans l’arène politique souvent peu tendre, les positions qu’il a prises et a tenues contre vents et marées pendant un demi-siècle (2).

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